jeudi 16 juillet 2009

Sana'a al-Qadima


N'en déplaise à l'ambassadeur français, Sana'a est clairement l'une des plus belles villes du monde, et je vous conseille vivement d'y venir. Commencez par la Vieille Sana'a (Sana'a al-Qadima), conservée et préservée de toute intrusion architecturale moderne, uniquement composée d'anciennes bâtisses aux accents orientaux prononcés. Les frasques des Mille et Une Nuits se fondraient parfaitement dans le décor, et on imaginerait sans peine l'apparition d'Aladdin à un coin de rue.

Encerclée de hautes montagnes de pierre et de lave (la ville est construite dans une forme de cuvette), parsemée de jardins, de potagers et de mosquées aux contours finement ciselés, la ville dégage ainsi une forme de sérénité, de force tranquille et de noblesse, que l'on ne ressent que difficilement dans les différentes capitales occidentales ou occidentalisées. La très grande majorité des bâtiments (pour ne pas dire tous, particulièrement dans la vieille ville) sont construits sur d'imposants murs de briques et de plâtres, qui donnent à la capitale yéménite des teintes ocres, blanches et rouges charmeuses, voire envoutantes. Ce genre d'architecture n'est par ailleurs pas propre à Sana'a; on le retrouve dans l'ensemble du pays.

La sérénité dégagée par la ville de par son architecture n'est par ailleurs pas une illusion: le sentiment de sécurité est une réalité concrète, sentiment par ailleurs partagé par l'ensemble des étudiants. On se sent bien plus serein à Sana'a que dans certains quartiers parisiens, de jour comme de nuit. A noter que le vol de la valise le premier jour (voir les articles précédents) est d'autant plus regrettable que ce genre d'incident ne se produit pour ainsi dire jamais dans les pays arabes, le vol étant un phénomène particulièrement rare, voire inexistant car synonyme de honte et de déni par le reste de la société.

Par ailleurs, et au risque de vous décevoir, vous ne verrez pas de terroristes bazooka sur l'épaule, ni d'enfants jouant avec des bombes, et vous ne ressentirez ni haine ni mépris dans les yeux des yéménites. Au contraire. Je vous déconseille toutefois de tenter de convertir les gens au christianisme/judaïsme ou autre religion. De la même manière, si vous parvenez à réfréner vos pulsions, c'est à dire à ne pas vous ballader nus, en crachant par terre ou en criant votre amour pour Sarkozy/Bush (article à venir) et votre haine du pouvoir yéménite (...comme en France à vrai dire...), tout ira bien. Sinon, en effet, quelques tensions peuvent éventuellement poindre. Autrement, Sana'a et le Yémen en général, pour autant que j'ai pu le constater sont bien plus accueillants que certaines contrées françaises.

Autre avantage non négligeable de Sana'a: le touriste con ne court pas les rues; le touriste tout court non plus d'ailleurs. 24 personnes dans le vol Paris-Sana'a pour 250 places (12 personnes ne faisaient qu'une escale avant de rallier Djibouti, nous étions 10 étudiants, et il restait donc deux seuls pékins en vacance...certes, il faut prendre en compte le crash de Yéménia, mais cela semble être une constante), et deux malheureux touristes croisés en une semaine. C'est donc l'occasion de VRAIMENT découvrir une nouvelle culture. Et de vous mettre à l'arabe, l'anglais n'étant que très peu parlé dans la capitale (élites mises à part je suppose), et l'étant encore moins dans les montagnes et campagnes. Le touriste envahissant devra donc composer avec d'incertains "hello", "how are you", "i love you", voire "fuck you" s'il se montre persévérant.

En somme, viendez.

1 commentaire:

  1. Les photos de la ville sont superbes! Ca donne envie de venir :)

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